Pas de bonne photo sans bon cadrage. Pour vous aider à les réussir au moment de la prise de vue ou à les améliorer sur votre PC, voici dix règles simples illustrées d'exemples.-----------------------------
Appliquer la règle des tiers
La photographie a repris à son compte les canons de la composition picturale. Principe de base : la règle des tiers sur laquelle reposent la construction de bien des toiles de maître.
Il s'agit de projeter sur la scène une grille imaginaire qui découperait le cadre en trois parties égales, horizontalement et verticalement. Sauf volonté marquée de contrarier la règle, par exemple pour jouer d'une symétrie :
on placera son sujet sur l'un de ces axes forts, idéalement, à l'un de leur points d'intersection.
Ainsi, contrairement à l'idée partagée par beaucoup, et au réflexe compréhensible de laisser son sujet là où l'on a fait la mise au point, au beau milieu du viseur,
il convient de déporter le centre d'intérêt de la scène sur le côté. A priori, côté gauche car c'est là que notre cerveau façonné par la lecture de gauche à droite, viendra le chercher.
Il ne rimerait à rien de composer systématiquement ses photos de cette façon, d'autant que c'est souvent en prenant le contre-pied de la règle que l'on touche au génie... Néanmoins, lorsque l'on ne sait trop comment appréhender une scène, il est bon de se souvenir de la règle des tiers. C'est ce que nous avons tenté de faire, en recadrant la photo ci-dessus. Au demeurant, l'image n'était pas désagréable, mais loin de mettre la coccinelle en valeur, le cadrage plein centre provoquait une forte impression de vide. Un point rouge au milieu d'un cadre vert. En recadrant l'image,
nous avons tâché de renforcer la présence de la coccinelle, en la plaçant dans le coin inférieur gauche de l'image, précisément à l'intersection des axes imaginaires. Dans la partie supérieure de l'image, des tiges se détachent ainsi du fouillis végétal et font office de contrepoint à l'insecte pour équilibrer la scène.
Laisser du champ aux sujets en mouvement
La moto est nette, le cadrage honnête et un léger filé vient suggérer la vitesse, bref, on se gardera bien de reprocher quoi que ce soit à cette photo réussie. Il ne s'agit pas tant d'en corriger un éventuel défaut que de sentir à quel point le cadrage peut influer sur notre perception de la scène. Placez la roue avant de la moto contre le bord droit du cadre, et le véhicule apparaît à l'étroit ou figé en bout de course.
Excentrez-là sur la gauche comme nous l'avons fait, et le bolide déboule à toute berzingue, notre regard anticipant sa course.
D'une façon générale, qu'il s'agisse d'êtres vivants ou de machines, il convient d'
accompagner le mouvement des sujets mobiles. En clair, si l'on veut "voir" un sujet bouger, il faut lui en laisser la place. Pensez-y dès la prise de vue, car en la matière le recadrage n'est pas toujours possible.
Idéalement, placez d'entrée de jeu le sujet en mouvement du côté opposé à celui de son déplacement. Si vous disposez d'un appareil haute résolution, 6, 7, 8 Mpixels ou plus, centrez-le prudemment, vous aurez tout loisir de recadrer par la suite.
Accompagner le regard de son sujet
De la même façon que le photographe doit suggérer le mouvement, il doit accompagner le regard des personnages, tout bêtement en laissant du champ dans cette direction : autrement dit,
en plaçant le sujet du côté opposé à la direction de son regard.
Quand l'homme ou l'animal, de face, regarde fixement l'objectif, cela n'interfère pas outre mesure avec la composition de la scène. En revanche, s'il a les yeux rivés dans une autre direction, a fortiori sur quelque chose qui ne figure pas sur la photo,
son regard constitue un axe fort qui doit être prix en compte sous peine de déséquilibrer la composition. L'idée est de s'appuyer sur le regard pour structurer l'image, et non de lui sacrifier tout le reste.
Sur la photo ci-dessus, au demeurant fort plaisante, le regard du félin à l'affût attire notre attention sur la gauche du cadre. L'animal étant centré, toute la partie droite de la photo est pour ainsi dire superflue. Et les fleurs qui théoriquement devraient servir de cadre naturel au sujet se révèlent une nuisance, exclues de la composition, mais trop vives pour qu'on les ignore complètement. Le recadrage que nous proposons ci-dessus
vise à structurer l'image autour de ce regard en diagonale, et non plus autour du chat. Nous avons également essayé de tirer partie des fleurs pour cadrer plus discrètement l'animal d'un liseré rouge.
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